lundi 26 septembre 2011

La Nuit des enfants rois

La Nuit des enfants rois de Bernard Lenteric, édition Le Livre de Poche.

Comment? Le livre est sortit en 1981, oui et alors? Ce livre, voyez-vous est ce qu'on pourrait appeler l'un de mes livres de chevet. C'est bien simple c'est un chef d'oeuvre. Je ne vais rien dire sur cet espèce de film qui gâche plus qu'il ne parle réellement de cette belle oeuvre littéraire, et je vais donc marquer ici tout l'amour que je porte à La Nuit des enfants rois.

L'histoire commence au moment où Jimbo Farrar, génie à la taille de géant trouve grâce à un test national, la trace de sept enfants au Q.I surdimensionné. Ils décident de les surveiller, tente de les protéger jusqu'à ce que tous les sept se rencontrent lors de la soirée en honneur de l'école destinée aux adolescents comme eux, gentiment payée par l'une des plus grandes entreprises américaines.
Ils ne se connaissent pas, ne se doutaient même pas de leur existence mutuelle et pourtant ils se reconnaissent. Ils sont les sept morceaux d'un être à part entière, un être qui n'est fait que de haine, de rage refoulée et d'envie de vengeance contre ce monde de brutes. C'est donc ce qu'ils vont faire: se venger. Tous les sept vont mettre en commun leur génie maléfique pour commettre vols et meurtres tout autour d'eux sans que l'on arrive à les accuser, ni même à retrouver leur trace. Jimbo est le seul capable de les arrêter, mais on dit que deux cerveaux valent mieux qu'un. Qu'en est-il quand il s'agit d'une lutte entre plusieurs cerveaux machiavéliquement géniaux?

Je ne connais pas le Q.I de Bernard Lenteric,  ce qui est sur c'est que monsieur est un génie de l'intrigue, et il nous laisse douter sur le dénouement jusqu'à la dernière seconde. D'un côté de Jumbo et de l'autre de Gil, chef des sept, et de ses acolytes ont les comprends tous. On comprends leur lutte, des deux côtés, et on en vient à tanguer sur le fil de la justice car ici les criminels sont attachants, cruellement attirants et merveilleusement mauvais. On ne sait pas qui suivre, on reste entre deux eaux et une fois que tout est fini on reste sonné.

Investissement? Je ne sais pas. Coup de coeur? Oh ça oui! Coup de maître même! Alors pour tous ceux qui se disent que les gentils ont toujours raison je montre ce livre en drapeau. Et non, le monde n'est ni tout noir, ni tout blanc, et les enfants rois en sont un parfait exemples. Qui pourraient deviner une telle pulsion meurtrière? Regardez-les: ils sont tellement mignons.


jeudi 22 septembre 2011

Rentrée Littéraire 2011: Orgueil et Désir

Orgueil et Désir de Myriam Thibault, édition Léo Scheer.

Et ouais, sitôt acheté sitôt lu. C'est que je l'attendais moi ce premier roman de Myriam Thibault (elle a pas honte de nous faire patienter comme ça?)!
Nous l'avions quitté, la dernière fois avec l'envie de voir ce qu'elle valait en "version longue". Voyons ce que ça donne, maintenant.

Première surprise, le livre ne fait que 104 pages, ça alors, même ses nouvelles comptaient plus de pages (125)! Attends mais c'est trop court! Qu'est-ce que tu veux qu'elle nous raconte avec aussi peu de pages? Une histoire simple: un mélange de cache-cache et de chasse entre un jeune chroniqueur à la recherche du célibat éternel, et Daphné, une femme tout juste divorcée, écrivain à ses heures perdues qui vit dans l'angoisse que sa petite fille ne l'aime plus. Course poursuite discrète qui nous promène dans Paris le temps d'une journée. Ils s'attirent mutuellement, c'est indéniable, mais vont-ils réussir à ravaler leur fierté et à envisager une relation? Je n'en dis pas plus, vous n'avez qu'à le lire.

Le style de Myriam Thibault est toujours aussi bon (à quand le  roman de Quelques saisons plus tard ?), on ressent une maturité qu'on est ravi de découvrir, deuxième bonne surprise. Les descriptions sont toujours aussi précises et là les deux personnages sont attachants, drôles et vrais. L'idée de rentrer une fois sur deux dans la tête du chroniqueur est bien trouvée, surtout quand on sait qu'il a un caractère aussi parfait question cynisme. La troisième surprise concerne de nouveau les pages: on est surprit de ne pas avoir à dire "c'est tout?", à la fin de sa lecture. L'auteur a réussit le pari de ne pas nous laisser sur la fin, c'est pile ce qu'il fallait comme pages pour nous combler.

Hum? Les marques? Bien sûr qu'il y en a, sinon ce ne serait pas digne de Myriam Thibault voyons. Il y en a pleins mes amis! Mais là, ça passe tout seul. On ne grince pas des dents une seule fois. Mince alors, même pas l'occasion de se plaindre pour le plaisir.

En bref: Orgueil et Désir mérite bien son prix du premier roman (La Forêt des Livres 2011). L'écrivain (oui, maintenant on a le droit de dire écrivain) a  même réussit le miracle de me faire lire en marchant (manquant un écrasement, les crottes de chien et les poteaux de peu. La lecture a ses risques.), ce qui arrive très rarement vu mon côté "jamais content".

Non, je ne vais pas dire "bravo", même si le livre est marqué en coup de coeur et même si je suis ravie de l'avoir lu. Pas que mademoiselle Thibault ne le mérite pas, juste que ce serait trop bête de s'arrêter en si bon chemin.

Ah! Bonus en surprise, plaisir personnel: cette fois j'étais capable de visualiser mentalement les lieux, même pas besoin de la carte, je m'améliore!

Extrait: " Après tout, c'est normal de culpabiliser. Je suis humain. J'ai fouillé dans son sac ce matin, l'ai inspecté, j'ai presque fait l'inventaire de tout ce qu'il contenait. Donc j'ai déjà violé son intimité. Tant pis. Je continue."

mercredi 21 septembre 2011

Rentrée Littéraire 2011: Latex etc.

Latex etc. de Margaux Guyon, édition Plon.

Mais qu'est-ce que c'est cette vague de jeunesse qui déferle sur cette rentrée littéraire?
Curieuse que je suis, hop! On découvre le premier roman de mademoiselle Guyon, 21 ans au compteur qui nous livre ici un livre "sulfureux" comme l'auteur le présente elle-même.

L'héroïne s'appelle Margaux, ah tiens, a une culture littéraire et musicale au-dessus de la plupart des gens de C***, ville du Sud où elle s'emmerde depuis sa naissance et qu'elle rêve de quitter. Pour tromper son ennuie elle sort avec son groupe d'amis, boit, fume, lit des Pléiades, se moque de son entourage ouvertement ou pas et surtout fait les boutiques. Elle aime le luxe, les belles marques et les beaux vêtements, deuxième grande passion après la lecture. Mais quand on vit à C*** où les distractions se font rares, l'occasion de s'amuser selon ses goûts n'arrive pas. Que fait-elle alors? Elle se prostitue. Call-girl d'occasion pour les bourgeois du coin en mal de sensation forte, elle vend son corps en échange de quelques billets violets. C'est tellement simple, elle qui aime le sexe se demande pourquoi elle n'y a pas pensé plutôt. Mais chaque décision, même hasardeuse à ses risques. Voilà à peu près le résumé qu'on pourrait faire de Latex etc.

Maintenant, qu'en dire? C'est drôle. J'aime l'ironie, le sarcasme et les langues de vipères, alors de ce côté je ne suis pas déçue. L'auteur connaît l'art de la médisance à la perfection. Mais la médisance à ses limites, surtout quand c'est gratuit. Peut-être ai-je raté les passages où Margaux le personnage (M.P) explique pourquoi elle n'aime pas tels trucs que ce soit en musique, littérature ou encore en marque. M.P est une jeune fille qui a une culture certes, mais sa culture lui donne la grosse tête, et pas la bonne. Le mieux quand on est cultivé, c'est de ne pas étaler toute sa science et la satisfaction de soi peut donner envie aux lecteurs de la voir descendre rapidement de son piédestal. M.P n'est pas seulement médisante, égocentrique et débauchée, elle est énervante. Et c'est ce qui gâche le roman, dommage c'est justement ce qui pose problème.

En fait, pour tout vous dire, je suis partagée. J'ai aimé le livre, sincèrement, mais M.P m'a presque dégoûté de la culture, M.G devrait faire attention à ce que son prochain personnage principal ne soit pas aussi irritant, ça risque de lui faire "tout rater par la suite" comme elle le dit si bien.

samedi 17 septembre 2011

Les Agents Littéraires: Le coeur capitaine d'une funambule

Le coeur capitaine d'une funambule de Norlane Deliz, livre autoédité, 51 pages, 12, 90 euros.

Quatrième de couverture: "Le coeur capitaine d'une funambule est un paysage intime, dépeint en couleurs et poésies: celui d'une jeune femme vaillante qui apprend à danser sur le fil de sa vie.
Poèmes et collages se réfléchissent les uns les autress, multipliant les facettes d'un miroir dans lequel la funambule se découvre capitaine."

Première lecture pour le site des Agents Littéraires, ohé du bateau qu'est-ce qu'on m'envoie là? Tiens un recueil de poèmes, lisons lisons alors.


Le coeur capitaine d'une funambule c'est quoi? C'est 23 poèmes qui sont écrit dans un style linéaire au rythme paisible (presque lent) et qui forment de la pure poésie lyrique. C'est aussi des collages où les coeurs, les bateaux aux voiles blanches poussées par le vent, les morceaux de photos et le mots s'assemblent pour illustrer l'ouvrage et même parfois ajouter de l'évasion aux textes de Norlane Deliz.

On pourrait en faire l'analyse en deux parties: poèmes et collages, mais les deux sont liés et se serait bien grotesque de ma part de tomber si vite dans le panneau. Aussi je n'en ferais rien et je continue...
On trouve dans la poésie de l'auteur une grande douceur, de la rêverie marine pour le voyage et un désir amoureux associé à une volonté de vivre ou/et de poursuivre sa route. On trouve aussi une candeur qui surprend, candeur qui se cache et se dévoile de temps à autre pour une image du temps ou une expression  de l'écrivain sur le mystère de son coeur. Je ne dis pas que cela est déplaisant, loin de là mais j'avoue avoir été très déroutée au début.
Les rimes de Norlane Deliz sont très simples, pour ne pas dire faciles et c'est bien dommage car on reconnait le talent et on aimerait bien qu'elle se lâche un peu. Ces rimes sont trop carrées et ça change la candeur en naiveté. Naiveté qu'on retrouve dans la moitié des collages. Quand certains sont beaux dans leur simplicité, d'autres nous écroule la rétine avec leur chargement de "trop".

En bref? C'est de la poésie marine, une évasion à bord d'un bateau qui vogue sur les émotions, des désirs de femme rêveuse et attachante. On s'évade le temps d'une lecture.

Poèmes préférés de ma lecture: "Pas!", "Attendre" et "Etre de celles".
Collages préférés dans mon voyage: "Siège dans la lumière d'un vitrail", "La coccinelle" et "Coeur labyrinthe".

Et s'il fallait mettre une note, ce serait: 4/5.

mercredi 14 septembre 2011

Le rêve Botticelli

Le rêve Botticelli, Sophie Chauveau, édition Folio.

Ah cette chère Sophie! Ah ce cher Sandro, si mélancolique, si rêveur et si talentueux. Sa peinture ne me plaisait pas, je l'avoue, j'assume. Et bien Sophie Chauveau n'est pas qu'une excellente écrivain, c'est aussi une excellente professeur. Illumination divine! J'ai compris. Maintenant je me ferais une joie d'étudier l'art toscan, tableau dans une main et livre dans l'autre.

Rien à dire sur la vie de Botticelli si ce n'est que monsieur est bien plus drôle, plus passionné et plus dépressif que ce qu'il voulait bien faire voir et percevoir.
Alors je n'ai qu'une chose à dire: lisez-le. Découvrez ou redécouvrez la peinture de la Renaissance, riez et étonnez-vous des peintres de l'époque, indignez-vous face à leurs mésaventures et pleurez un bon coup à la dernière ligne de la page, oui je sais, c'est toujours dur de quitter un livre qu'on a autant aimé. Je vous soutiens dans cette dure épreuve. Mais consolez-vous: vous pouvez toujours le relire encore et encore, et bonus: Sandro étant ami avec Lénoard il se peux que le taquin se cache ici et apparaisse là le temps d'une lecture où on remonte le temps avec délectation.

Les jeunes cons

Les jeunes cons, Mathias Philibert, édition Pascal Galodé.

Quatrième de couverture: "Ils vivent dans les cités ou dans les beaux quartiers. Ils sont de toutes les origines et de tous les mauvais coups. Qu'ils soient de le Courneuve ou de Neuilly, de la campagne ou de la ville, qu'ils s'appellent Momo ou Anne-Sophie-Bernadette (ASB pour les intimes), ce sont les jeunes cons.
Sur la plage ou dans les manifs, en famille ou au pied de leur immeuble, suivez leurs aventures et, surtout, n'oubliez pas de rire. Un mariage vous attend même à la fin mais, pour vous dire la vérité, il n'est pas tout  fait conforme à la tradition. "

Voilà ce que l'on peut apprendre sur l'auteur en quatrième de couverture: "Artiste maudit, entrepreneur ruiné, Mathias Philibert a fini par tenter sa chance dans l'écriture. Avec succès. La critique a été si éblouie qu'elle en est restée muette." ça en dit long sur le style de l'auteur! Première idée sur l'humour du livre, pas d'erreur! On rit du début à la fin, on reconnait des copains, des rumeurs entendues ou justes des situations et on arrive à se moquer des préjugés sans méchanceté. Une bonne trouvaille pour ceux qui s'ennuie et qui ont bien besoin de rire en cette fin d'été.

H.E.R.O.S

H.E.R.O.S de Christy Jane, édition Les Editions du Préau.

Oui je sais, sur la quatrième de couverture il y a bien écrit " à partir de 10 ans" mais que voulez-vous? J'aime garder un peu d'enfance dans mes lectures. La plupart du temps je tombe sur des petits bijoux, et bien la série H.E.R.O.S en est un excellent exemple. Pour ceux qui aime les groupe d'amis que rien ne pourrait séparer, l'humour, les cours d'histoires et les traversées dans le temps c'est parfait. Le tout servie sur un beau plateau en or massif.

On croise Henry, Elfi,  Raphaël et Océane quatre collégiens qui avec l'aide d'un petit robot créé par le génie de la bande (Henry), Siborg vont traversés les époques à la recherche de ce qu'il reste la pierre du temps, malheureusement brisée en plusieurs morceaux (bah oui, sinon y'a pas d'histoire). Ils déjouent les pièges de l'affreuse Madame Pressbott, femme aigrie et avide de richesses, et rencontre leur idole: Léonard de Vinci.

Il ne faut pas oublier que cette série est avant tout destinée aux jeunes lecteurs, on va donc regarder d'un oeil bienveillant les grosses mais ici petites erreurs sur le peintre et son entourage ou encore sur l'idée des passages secrets sous le Clos Lucé (non je ne suis pas en train de tendre la main vers mon Sophie Chauveau de poche...à peine!) et on profite de la lecture. Je n'ai rien à dire de négatif sur H.E.R.O.S, si ce n'est que les deux premiers tomes pourraient en faire un seul facile.

Tome 1: La pierre du temps (en vente)
Tome 2: La Renaissance (en vente)
Tome 3: Pharaon (ne devrait pas tarder, on l'espère)

mercredi 7 septembre 2011

Rentrée Littéraire 2011: Ma Chère Lise

Ma Chère Lise, Vincent Almendros, édition Les Editions de Minuit.

  En voilà un drôle de livre! Au premier abord, il paraît intéressant et au final il se révèle ennuyeux.
  On rencontre un jeune professeur particulier de 25 ans, dont on ne connaîtra jamais le nom qui nous raconte sa relation avec son élève, Lise, de dix ans sa cadette. Une histoire d'amour qui a tout pour être touchante et romanesque: familles opposées dans leur milieu social, voyages dans des contrées idylliques et même l'ombre d'un triangle amoureux avec l'arrivée d'une amie de Lise. Malheureusement ça n'aboutit à rien. L'amour entre les deux personnages est vide de résonance, tout comme le héros est vide de caractère.
  Une déception marquée au fer rouge par le mot "dommage".

Extrait: "Longtemps que quoi, au juste? Ma jolie Lise. Ça fait longtemps que quoi? Longtemps que je n'ose pas t'aimer mais que je t'aime? Longtemps que je m'interdis de t'aimer?
Je pris une nouvelle feuille. J'inscrivis la date."

mardi 6 septembre 2011

L'obsession Vinci

L'Obsession Vinci, Sophie Chauveau, édition Folio.

C'est en fouillant que je suis tombé sur L'obsession Vinci de Sophie Chauveau. Comment exprimer clairement ma première impression?...Sophie qui? J'ai donc conservé le petit livre de poche et l'ai installé dans ma valise plus pour faire nombre que pour le lire réellement (j'aime bien m'encombrer inutilement, je dois être un peu maso).
Et bien il faut croire que les résumés de livres sont plus fait pour décourager que pour inviter à la lecture car ce livre est un vrai petit chef d'oeuvre sur pages.

D'un style clair, simple et vivant on se laisse entraîner sans pouvoir faire le moindre geste, pas le temps de réfléchir: on commence et lorsque on regarde sa montre on réalise avec étonnement que l'aiguille à fait plusieurs fois le tour du cadran. Sophie Chauveau est l'équivalent d'une vague: même pas la peine de riposter pour le principe.
L'histoire? Léonard de Vinci, rien de plus mais tellement déjà! 516 pages de plaisir!
Je suis peut-être inculte, ou pire, "cliché" mais l'idée que je me faisais de Léonard était celle du vieil homme barbu, et Da Vinci Code n'a rien arrangé. L'image du vieux sage détenteur de secrets est ici balayée par une bourrasque et on découvre avec bonheur un personnage haut en couleur, plein de charme qui nous fait presque regretté sa mort. Ah! Si seulement il avait été centenaire, ou même immortel: L'obsession Vinci ne serait pas aussi court dans ce cas (Sophie Chauveau, grande révélation de cet été)!

Rentrée Littéraire 2011: Repas de morts

Repas de morts, Dimitri Bortnikov, édition Allia

Mot de l'éditeur: "Voici un objet littéraire difficilement identifiable, une suite de surprises et d’originalités thématiques, syntaxiques et langagières qui n’ont de cesse de déconcerter. Un homme redonne vie à ses morts. Père, mère, grands-parents, enfants, renaissent sous la plume acérée de l’auteur. Et ce, dans un monde de sang, de cadavres, d’ombre et de lumière. Autant de saynètes qui évoquent les danses macabres médiévales et les complaintes d’Hamlet. À ses côtés, le lecteur… désorienté, privé de ses repères. Le style syncopé du texte rend paradoxalement vivant cet halètement vers le « lâcher prise », travail de sape de toute généalogie et avancée vers la mort. Avancée qui est un retour à la vie et en particulier à l’enfance.
L’auteur : Né en 1968, Dimitri Bortnikov a fait des études de médecine, ratées, puis l’armée, deux ans au Pôle Nord. Puis arrivée en France en 2000, l’écriture. Premier roman couronné en Russie par le Booker Price. Publie aux éditions du Seuil et Noir sur blanc. Cuisinier particulier chez une comtesse russe à Paris, en cerf-volant, puis affranchi passe complètement à l’écriture en français. Encore vivant. "

C'est un drôle de texte écrit par un drôle d'auteur. Humour noir, thèmes noirs, souvenirs noirs et style blanc. Pas de ponctuation, ou presque pas. Des phrases brèves. On lit, d'abord dérouté, ensuite enchanté. On adore ou on déteste mais on ne reste pas indifférent face à Dimitri Bortnikov qui parvient à mélanger le dramatique, la folie et le cocasse.

Extrait: " Le fils prodigue est de retour. Quand sa mère et son père sont morts. Le fils prodigue rentre chez lui. Hourra! Chhh! Pas si fort! Les légendes marchent plus. Ça n'a jamais marché. "