lundi 26 décembre 2011

J'ai douze ans...

J'ai douze ans..., Inès de Kertanguy, JBz & Cie.

Je suis venue à la Fnac, j'ai vu et j'ai pas vaincue, j'ai même été battue à pleine couture, par qui? Par Inès de Kertanguy qui signe avec J'ai douze ans... son septième roman (si je compte bien). Première oeuvre que je découvre de cet auteur et pas des moindres. J'ai succombé à son style plein de fureur, qu'elle nous décrive des cauchemars, des moments de doute ou de colère.

J'ai douze ans... raconte les deux ans de -presque- solitude d'un garçon dont on ignore le nom, enfermé par sa mère et son beau-père dans un placard sous le toit de leur maison. Enfant non désiré et détesté de sa mère il comprend, subit et les coups, et les insultes et pour finir l'enfermement. Il aime sa mère, aimerait bien lui dire et être aimé d'elle mais il ne l'a pratiquement pas revue depuis que la porte de sa prison a été vérouillée. Il parle avec son demi-frère, enfant chéri, qui a huit ans et le droit de connaître la vie normale contrairement à lui.
Il se dit qu'il a mérité sa prison, les mauvais traitements, les rations réduites et le manque d'espace et se confit dans son cahier d'école (un des rares objets qu'il a avec lui). Mais il grandit et saisit peu à peu que quelque chose cloche, soit chez lui soit chez sa mère. Et quand, après un an de captivité il arrive enfin à atteindre le vasistas et à sortir respirer sur le toit lorsque la maison est vide de ses habitants officiels, il comprend que la situation doit cesser.

Le début rapelle un peu Room, mais là, pas d'amour, pas de découverte du monde puisque le jeune héros le connaissait déjà, plus une découverte de soi. Une histoire d'enfance, de début d'adolescence et de lien entre un fils et sa mère, un lien fusionnel non pas dans l'amour mais dans le rejet puis la haine. Une vraie perle. Sur la quatrième de couverture il est écrit: "Un roman boulversant, qu'on ne lâche pas, qui vous prend à la gorge de la première à la dernière ligne", j'acquiesce volontiers, on est prit non par l'histoire mais par le héros lui-même qui se révèle rapidement plus adulte qu'il ne paraît:
" Pour la première fois, je me dis que ma mère est malade et soudain, pourquoi? comment? je remarque que je ne souffre plus.
  Devant une telle évidence, c'est comme si d'un coup mes larmes s'étaient taries.".

Le Journal d'un raté

   Journal d'un raté, Edouard Limonov, Albin Michel.

   J'aime bien les génies, les fous et les fous qui sont géniaux, ou l'inverse.
Comme j'ai longtemps hésité et que c'est à la suite de cette critique:  ici que je me suis dis "va donc le lire puisque tu en meurs d'envie", et que je trouve que la critique a déjà tout dit je fais de la pub et je ne vais rien ajouter, juste donner mon avis (bien simple): à lire quand on a l'esprit très ouvert sur le cynisme et un peu tourné vers la folie.
Esprits sensibles s'abstenir, ce livre est réservé aux gentils tarés en mal de lecture géniale et très incorrecte dans les bienséances.
En gros: j'adore! Et je m'en vais de ce pas chercher les autres livres de Limonov!

Le Monde à ses pieds

Le Monde à ses pieds, Géraldine Maillet, éditions J'ai Lu.

Tiens, une nouvelle critique, ça faisait longtemps. Et oui, avec le travail et le manque de concentration je n'arrive plus qu'à lire les livres chapitre par chapitre trèèès lentement. C'est épuisant. Mais bref. Maintenant que Noël est passé et que mon tas de lecture s'agrandit dangereusement il est temps de s'y remettre, non?

C'est à la suite du téléfilm Le Monde à ses pieds passé il y a quelques mois à la tété (mais si, avec la nouvelle miss météo de Canal +) que j'ai eu envie de découvrir le livre qui avait plus qu'inspiré le petit écran. Curieuse je me suis donc procurée le petit volume de 222 pages qui relatent la courte vie de Ruslana, toute jeune fille de 16 ans belle comme ce n'est pas permis et nouvelle grande mannequin à la mode. Tout juste débarquée de son petite ville d'Almaty (Kazakhstan) elle se retrouve à faire le tour du monde pour les plus grandes marques et les plus grands photographes. Mais ce qui commence en conte de fée termine en véritable histoire d'horreur pour elle.

Ce roman inspiré de l'histoire vraie de la jeune Ruslana n'est pas une nouveauté dans le genre et l'écriture -bien qu'agréable- est assez simple. Mais je pense que c'est ce qui colle le mieux pour ce genre de récit qui frôle la tragédie, pas de pathos, pas besoin de paquets de mouchoirs, juste des faits. Un bon roman pour qui aime bien faire un tour dans le monde dans la mode sans en ressortir écoeuré des clichés.

Pour les curieux, voici une photo de Ruslana, l'affiche du téléfilm et l'une de ses plus célèbres publicités.