dimanche 22 janvier 2012

Rentrée Littéraire: Superfragilibus

Superfragilibus, Carmen Bramly aux éditions JC Lattès.

Hey! Le nouveau roman de Carmen Bramly (16 ans maintenant), on se frotte les mains et on lit.
On lit quoi? La rencontre de Doodoowa et de Jules en pleine capitale caniculaire (comme le dit si bien la jeune écrivain), la jeune fille a le physique d'une gamine et ne sait pas ce qu'elle désir vraiment si ce n'est revoir sa mère qui lui manque tant et le jeune homme a tout du mec paumé qui accumule les problèmes et les manque de bol.
Rencontre intéressante mais là encore l'héroïne n'est pas en adéquation avec l'âge qu'on lui a donné, c'est-à-dire seize ans. Je ne parle pas sur le plan physique (et oui ce genre de personne existe, je ne vise personne) mais sur le plan moral, elle m'a paru bien infantile.

C'est un drôle de roman que voilà, pas à cause de son histoire qui n'a plus rien à voir avec Pastel Fauve, ah cette fois il y a bien un plancher solide pour les chapitres, mais plutôt à cause des évènements qui s'y passent.
Les deux héros voyagent ensemble le temps d'un été, de Londres avec ses bars à la belle campagne paumée française le lecteur est emmené dans tellement d'univers différents que parfois il se demande si il s'agit bien de la même histoire qu'au début. Autant pour les décors que pour les personnages rencontrés, bon dieu c'est pas un roman c'est une série!
Mais malgré ces voyages dans les genres (car oui on passe bien d'un genre à l'autre) on reconnaît bien le style de Carmen Bramly: quelques petites phrases en anglais (oh si peu), des références musicales (oui oui, il y a bien un clin d'oeil pour son chanteur adoré, on se demande bien de qui il s'agit) et enfin des références littéraires un peu sanglantes (pour qui veux comprendre il faut lire).

Alors que dire sur Superfragilibus? Il y a encore des indécisions, pour ne pas dire fautes, notamment sur la personnalité des personnages: quand Doodoowa a l'air d'une ébauche, Jules lui semble être un vieillard en manque de raison de vivre, le dosage juste viendra vite. Mais il y a aussi de très bonnes surprises: l'écrivain a lâcher du leste, et a très bien écrit son deuxième roman sans bobo-attitude ni vision hautaine du monde. Le réalisme a prit le dessus et on s'en réjouit. Pas encore un coup de coeur parce que je suis une grincheuse de première mais un bravo pour Carmen Bramly, et le troisième il sort quand?

Rentrée Littéraire 2011: Du temps qu'on existait

Du temps qu'on existait, Marien Defalvard aux éditions Grasset.

Oui je sais, j'ai mis un temps fou à lire ce livre mais c'est parce que l'auteur, le jeune Marien Defalvard (il avait dix-neuf ans à la sortie de son livre), est un véritable sadique. Ce n'est pas un livre qu'il nous offre, c'est un pavé! 371 pages, pas une seule de laissée à l'abandon et des lignes et des lignes de lecture. Alors oui il m'a fallu plusieurs mois pour en venir à bout mais ce premier roman en valait la peine.

Du temps qu'on existait relate la vie d'un homme, ses souvenirs, ses idées et son temps. Presque pas de rebondissements qui vous hérissent les cheveux on suit au fil des chapitres l'existence de cet homme et parfois, même souvent, on s'y perd.
L'auteur semble parfois partir seul dans son délire poétique et nous laisse un peu derrière lui avant de revenir nous chercher pour parcourir d'autres villes et d'autres souvenirs de son héros si peu habituel.
Une histoire qui ne ressemble presque pas à une histoire puisqu'il y a plus de paragraphes descriptifs que d'évènements et des moments très lourds mais très beau. On comprend pourquoi on prononce le mot "génie" quand on parle de Marien Defalvard mais c'est un génie encore un peu brouillon (quand on pense que le manuscrit faisait mille pages avant d'être retravaillé!) qu'on a hâte de lire à nouveau. On espère juste que la prochaine fois il n'oubliera pas ses lecteurs le temps d'une image poétique.