mercredi 26 septembre 2012

Plagiat

 Plagiat, Myriam Thibault, ed. Léo Scheer.

   Et oui, après toutes ces semaines de lecture-manger-dormir, je reviens enfin pour continuer une nouvelle année littéraire. 
On commence fort cette rentrée avec le nouveau Myriam Thibault, Plagiat. Depuis 2010, elle est au rendez-vous, et plus le temps passe et plus on est heureux de la lire.

Plagiat raconte l'histoire d'un écrivain "légèrement désabusé" sur sa vie de couple (voire sur sa vie tout court, il donne l'impression d'être assez blasé sur tout ce qui l'entoure). Il aime sa femme, enfin au début, maintenant il s'est habitué à elle comme on s'habitue à sa moquette. En clair: c'est la routine, et il ne va pas s'en plaindre. Seulement, sa chère épouse n'est pas de son avis, et malgré toutes ces années, parvient à le surprendre en le quittant du jour au lendemain, sans même lui laisser un mot (par contre, le chien est toujours là). 
C'est là que commence son aventure affective. Passant du désespoir puis à la colère, notre héros décide de se venger de cette séparation trop soudaine en écrivant son prochain roman sur sa femme, se basant sur de vieilles lettres d'amour qu'elle lui avait envoyé alors qu'ils n'étaient pas encore mariés. Un pari risqué pour l'écrivain car les répercussions seront lourdes. 

On avait quitté une jeune demoiselle, avec Plagiat, on découvre une Myriam Thibault mature mais également adulte (oui, il y a une différence). D'un style direct, simple et droit, elle arrive à décrire dans les moindres détails toute l'avalanche de sentiments qui suit une séparation non désirée: le sentiment d'abandon, la tristesse, la colère, la haine, le désir de vengeance, les regrets et finalement la lassitude et l'oubli. Ici, rien n'est laissé au hasard, et notre personnage principal nous amuse et nous attriste tant il nous paraît crédible et humain. 
Avec ce nouveau roman, l'écrivain nous surprend par ce changement de registre (mince alors, où sont passées les descriptions de la capitale?) si bien contrôlé. Elle reste, cependant, fidèle à elle-même et continue de nous faire rire en glissant ça et là des références (humoriste, série télévisé, etc.) beaucoup plus discrètes que dans sa première oeuvre. 
Plagiat est un excellent roman sur les sentiments et les catastrophes qu'ils peuvent provoquer quand ils prennent le pas sur la raison. Ici pas de morale, pas d'avis personnel, juste un exemple. Simple, mais efficace. 
On se dit rendez-vous à la rentrée littéraire 2013, alors?