dimanche 27 novembre 2011

Les Agents Littéraires: Ciel rouge le soir


                                              Ciel rouge le soir, Cathy Borie, édition Les points sur les i.

Quatrième de couverture: " La conscience commune de la solitude de chacun rapproche certains êtres plus que ne le ferait un amour intense et partagé. Une femme mûre, mariée, rencontre un homme, jeune. Elle en tombe amoureuse. Mais aucune relation n'est possible entre eux pour diverses raisons, et ce sont ces multiples obstacles qui la font s'interroger sur sa vie , sur ce qu’elle est, et sur le sens qu’elle veut donner aux années qui lui restent. Ciel rouge le soir est l’histoire de cette rencontre, de ses emportements, de ses hésitations, et des décisions que l’on prend pour échapper à l’usure du temps."

On apprend dans sa biographie que Cathy Borie a déjà écrit plusieurs recueils de nouvelles et romans. Il est écrit aussi que Ciel rouge sur le soir est sa première pièce de théâtre. « Théâtre d’aujourd’hui » indique la couverture. Tout cela paraît très bien… Y aurait-il un mais ?

Une histoire assez banale : une femme mariée, ayant la cinquantaine, qui tombe amoureuse du premier jeunot qui a eu l’incroyable audace de se pencher sur ses œuvres d’illustratrice et de comprendre ce qui se cache derrière. Un mari quasi absent, une fille de vingt-cinq ans qui squatte encore chez ses parents et une vieille amie d’enfance qui se la joue femme célibataire et fière de l’être. Le tout mélangé, cela devrait donner quelque chose de fort sympathique, de même agréable, une histoire parfaite pour qui adore lire et découvrir de nouveaux auteurs.

Mais non. Il s’agit d’une pièce écrite à la manière « nouvelle cachée sous le mot théâtre ». On y voit des personnages réunis dans une seule et même pièce : le salon. On y entend des personnages parler comme dans un roman et on attend. On attend que l’histoire commence, que les longs discours sur l’amour du sudoku ou encore sur les aléas intérieurs de la femme sans problème qui s’en fabrique par ennui, disparaissent pour laisser place aux vrais dialogues.

Claire, héroïne de la pièce, a tout pour être heureuse mais se complaint à se persuader du contraire et trouve avec l’arrivée de son possible futur amant, Joseph, l’occasion idéale de quitter un quotidien ennuyeux. Les relations entre tous ces personnages, bien que précises sont justes ébauchées, on ne ressent pas l’amour débordant de Claire, le trouble de Joseph, l’humour de Sophie ou encore l’agacement de la fille, Léa (le mari, Bernard n’étant là que pour combler le vide que Joseph provoque lorsqu’il n’est pas sur scène).

Des dialogues longs et lents, des personnages flous et sans consistance, voilà une histoire qui aurait donné quelque chose de génial en roman ou en nouvelle et qui malheureusement se retrouve à six pieds sous terre écrite sous forme de pièce. En un mot c’est une déception, j’aurais presque envie de citer Claire : « ce n’est pas une tragédie…Oh non, c’est une histoire banale, tellement banale au fond. D’une banalité à pleurer. ».

mercredi 23 novembre 2011

En l'abence des hommes

En l'absence des hommes, Philippe Besson, aux éditions 10/18 Julliard.

Alors que je me perdais dans les rayons d'un certain Virgin, près d'un certain Louvre, je suis tombée, ou quasi, sur une série de livres de poches avec le fameux ruban rouge où il était marqué "Avez-vous lu leur premier roman?" (vrai en plus, je m'étais pris les pieds dans mon pantalon), mais je vous raconte ma vie là..et comment dire? On s'en contre fiche. Bref. Curieuse je me suis permise de lire le premier roman de Philippe Besson, illustre inconnu de mes étagères (je sais, je suis une inculte).

Quatrième de couverture: "Eté 1916. Vincent découvre la passion dans les bras d'Arthur, jeune soldat qui tente d'échapper pour quelques jours à l'horreur des tranchées. Dans les même temps, il ébauche une affection amoureuse avec l'écrivain mondain et renommé, Marcel Proust.
Le temps de ce bel été, l'un va devenir l'amant, l'autre l'ami. Comme deux fragiles éclats de bonheur au milieu de la tragédie."

Je l'ai lu aussi vite que j'ai pu (boulot boulot) et je suis maintenant capable de dire ce que j'en pense: magnifique! Véritable coup de coeur je suis tombée sous le charme de l'écriture poétique, lyrique et mélancolique de monsieur Besson.
J'ai littéralement dévoré le roman, jonglant entre les visites de Vincent chez son ami Marcel et de ses nuits d'amour avec son amant Arthur. J'ai plus qu'adoré le caractère indifférent du jeune héros et sa façon de penser de manière si réaliste et si rêveuse en même temps. On lit, c'est tout, on a envie de savoir comment cela se termine tout en redoutant de fermer le livre. Mais ce n'est plus si grave que ça puisqu'il y a une suite! Il ne reste plus qu'à espérer que cette suite soit aussi belle que ce petit livre. En un mot? En l'absence des hommes est une lecture magique, ça fait deux mots, tant pis! Il y a trop de choses à dire tellement c'est beau!