mercredi 15 août 2012

Sentiment 26

Sentiment 26, Gemma Malley, Michel Lafon.

   J'avais entendu parlé de La Déclaration, mais ça ne m'avait jamais tenté. Pourtant Gemma Malley a réussi à me rendre curieuse avec son nouveau roman: Sentiment 26. En pleine période "à la découverte de la science-fiction" je me suis lancée dans cette lecture.

Après les Horreurs, l'homme à découvert d'où venait le Mal. Le Mal se trouve dans l'amygdale, une partie inutile du cerveau humain. Comment? L’amygdale ne sert à rien et en plus c'est ce provoque le Mal chez l'homme? Et ben on n'a qu'à l'enlever! Et hop! 
C'est donc ce qui se passe dans la Cité où demeure Evie, ici tout le monde a été opéré, et le mal n'existe plus. On est étiqueté par le Système, de A à D. Les D sont des êtres fragiles qui se sont laissés tentés par le Mal, les E quant à eux sont Mauvais, des Maudits. Qu'il faut absolument éloigné des autres habitants de la Cité, avant que tous soient condamnés à devenir les proie du Mal. 
Evie fait de son mieux pour être une fille bien, docile et obéissante. Mais elle est amoureuse. Raffy est l'homme de sa vie, son confident, son meilleur ami. Raffy, le rêveur, l'insolent, celui qui provoque un peu trop l'attention sur lui. Et comble de l'horreur: il l'aime aussi. Les deux adolescents se rejoignent le soir près d'un arbre, et rêvent de liberté, d'une ville où ils pourront s'aimer sans problème.
Mais Evie n'a pas le choix, elle doit renoncer à Raffy, et épouser le frère aîné de son petit ami: Lucas. Le merveilleux Lucas, le A, le bras droit du Frère, le froid et beau Lucas. Le "robot" comme l'appelle son cadet.
Mais Lucas n'est peut-être pas si insensible que ça, et quand il vient demander l'aide de la jeune fille pour sauver le vie de son frère qui est passé E, Evie est prête à tout: écouter Lucas qui peut être un espion du Frère, devenir une E à son tour, trahir ses parents et s'enfuir de la Cité.

A priori, il y a une suite. Et tant mieux parce que ce roman nous laisse sur sa fin! L'histoire s'arrête d'un coup,  et avec une multitude de questions qui demeurent sans réponses. 
Ici, la Cité, les mystères et les personnages sont bien pensés. Le style clair et quelque peu mélancolique. Evie  peut parfois énerver, elle a trop été formatée par la Cité et craint de devenir Mauvaise quand elle se montre tout simplement humaine. Ses sentiments pour Raffy, et ses doutes concernant Lucas sont bien retranscrits et cette jeune héroïne est touchante malgré son côté naïf. 
La deuxième partie du livre est peut-être un peu trop rapide (à mon goût) mais si suite il y a, ça tient la route. Pas de coup de coeur car c'est trop court malgré 317 pages: il faut une suite, ça ne peut pas s'arrêter comme ça! Que quelqu'un demande à Gemma Malley de sauver ses lecteurs.

Kaleb

Kaleb, Myra Eljundir, Collection R, ed. Robert Laffont.

   Bon, n'ayant plus aucun secret pour vous, tout le monde est déjà au courant que dès qu'un livre parle de personnages méchants et de choses sanglantes j'accoure tel un chat derrière une souris et... hum! Enfin bref, j'aime les histoires un tantinet sordide. Et c'est le ruban de Kaleb qui m'a donné envie de découvrir ce roman, premier tome d'une série en cours.
"C'est si bon d'être mauvais", nous annonce-t-il. Super! un antihéros qui promet d'être charismatique! 

L'histoire? En gros c'est celle de Kaleb, jeune homme sûr de lui et de sa gueule d'ange auprès de la gente féminine qui découvre un jour qu'il a le don d'empathie. Et qu'apparemment il n'est pas le seul. A force de recherches et de curiosité (mal placée pour sa peau) Kaleb découvre qu'ils sont plusieurs êtres surnaturels comme lui à vivre cachés. On les cherche, et pas pour prendre le thé. Une organisation militaire fait tout pour leur mettre la main dessus: ils sont trop dangereux pour la société. Notre héros doit donc faire un choix: rester sage et ne pas user de son don, ou alors devenir mauvais et provoquer des problèmes à tout son entourage. Le choix est vite fait: si il veut des réponses à toutes ses questions, sur sa mère, sur l'homme noir de ses rêves et sur la mystérieuse Abigail qui le hante, il va falloir qu'il affronte celui qui le cherche. Tant pis pour les conséquences.

J'avoue avoir été plutôt déçue par ce roman. Il y avait tout: des mystères, un héros mauvais et une lutte jusqu'à la mort. Mais ça ne va pas. Les mystères sont trop vites résolus pour qui utilise un minimum son cerveau, les personnages sont encore au stade de l'ébauche, parfois même clichés (on pense notamment à un  méchant militaire pas gentil du tout avec ses prisonniers).  Quant à Kaleb, alors qu'il avait un énorme potentiel, l'auteur ne parvient pas à le rendre si "mauvais" que ça. Il a du mal à déramer pourrions-nous dire. Mais il n'y a pas que des points noirs. L'homme des rêves de Kaleb est, en particulier, excellent.

Ce tome est le premier de la série, et j'hésite fortement à continuer, vu qu'on se doute déjà de la toute fin (ou alors c'est signe qu'il faut que j'arrête de trop réfléchir quand je lis). Mais peut-être que je me trompe, et je l'espère! En tout cas, je vous conseille d'aller jeter un coup d'oeil, car je pense que c'est intéressant de lire Kaleb, mais je n'irais pas jusqu'à dire que le roman révolutionne le fantastique. Attention aux "âmes sensibles", le livre est déconseillé au moins de 15 ans.