mardi 30 août 2011

Paris je t'aime

Paris je t'aime, Myriam Thibault, édition Léo Scheer

                                                         Quatrième de couverture:
"Chaque histoire, chaque personnage, chaque destin évoqué par Myriam Thibault est guidé par un rêve: habiter Paris, promesse d'une vie romantique où les couples se font et se défont, où les fantômes rejoignent les vivants, où la musique, le cinéma, la littérature, obsessions de l'auteur depuis l'enfance, sont au centre de tout. Un vent de fraîcheur souffle sur les rues d'un Paris onirique, théâtre intime des espérances et désillusions. Porté par une écriture d'une maturité étonnante, un univers d'écrivain véritable se déploie avec la grâce et la force que donne un talent déjà éclatant.

 Il est bon de tomber par hasard sur un livre inconnu, le temps d'une balade à la Fnac. Sortit l'année dernière Paris je t'aime a tout de suite éveillé ma curiosité. Un petit avis parmi tant d'autres...

Myriam Thibault a un certain style, clair, qui me plaît mais il m'a fallut du temps pour ne plus être agacée par son amour du luxe.
Le problème c'est que dès la première page l'overdose arrive et on meurt d'envie de retirer une à une toutes ces marques qui donnent des pages en pus au recueil de nouvelles. Certes il s'agit ici du choix volontaire de l'auteur qui montre sa vision, fantasme, de la capitale et place volontairement dans un milieu bobo qui doit refléter un petit quart des habitants (mais quel quart!).
En fait, il faut prendre les nouvelles une à un, les lire une à une, pour éviter le trop plein de marque et de snobisme qui envahit la lecture pour apprécier le récit. Car si on lit tout à la suite on en vient à se révolter contre la société de consommation qui...haha.
L'idée de mettre les chansons sur lesquelles elle a écrit (j'imagine) ces histoires est amusante, ça fait vraiment article de blog, ce qui à la fois amuse mais en même temps déconcerte, c'est en dehors du contexte...à mon sens (en gros, je n'ai toujours pas compris à quoi cela servait, désolée, mais je cherche encore!).

Les nouvelles: Une journée Boulevard Saint-Germain: l'idée de suivre un auteur ayant "les moyens" est drôle mais le personnage à l'ego surdimensionné agace. Enfin, c'est ça qui est amusant.
Minuit: en fait, on aurait pu juste faire la description des lieux, les personnages font presque rôles de décor ici.
Quelques saisons plus tard: l'idée de base, couple en crise, est très bonne et le style sans fariboles de l'auteur ajoute un charme de plus à la nouvelle. On regrette presque que cela soit si court car on voit bien ce genre d'histoire en roman.
La Jeune fille au trench rouge: là aussi l'idée de base est plaisante, mais c'est tourné d'une telle manière que la sympathie que l'on devrait porter à la jeune fille est rapidement changé en désintérêt. Elle apparaît tellement lâche face à ses propres choix que le regret que l'on doit ressentir, ou le choc, à la fin n'arrive pas, et n'arrive toujours pas. Le personnage est trop dilué par rapport à ce qui lui arrive. L'abattement (un peu excessif face à son caractère passif) qui en ressort donne envie de la secouer et de lui dire "Réveille-toi"!
Un jour, peut-être...: beaucoup aimé car le milieu des personnages est réaliste par rapport au décor, certes l'agaçement est encore là (cette histoire de sacs me tracasse encore!) mais c'est le petit plus du livre. La seule question que je me pose c'est comment l'héroïne fait pour ne pas saisir dès le départ ce que son compagnon veut lui dire? Parce que pour trouver un homme aussi transparent il faut chercher loin et longtemps.
Rock en Veine: idée vue et revue mais qui aurait pu être bien traitée par Myriam Thibault car son style clair peut -à mon avis- aisément correspondre à tous les sujets. Mais ici,  l'histoire est trop "droguée" pour que le lecteur soit d'accord avec l'auteur. Les sujets comme ça n'ont pas l'air d'être en phase avec la jeune écrivain.
"Gainsbourg et son Gainsborough vont rejoindre Paris": oui...il faut aimer Gainsbourg quoi...c'est qui déjà? Non je plaisante. Apprécier même si je n'ai pas tout compris.
Au beau milieu d'une nuit parisienne: une idée plaisante pour qui connaît Clamp et apprécie de voir en une même histoire plusieurs personnages venant pourtant "d'ailleurs". Très agréable et très posée après toutes ces péripéties. C'est frais.
Un aveu: on est dépaysé par cet allé simple en vacances et ça libère. On est ensuite heureux de retrouver Paris. Très bonne idée!
Au même instant: on voit bien la publicité de la Marie: "Paris, la ville qui vous ouvre ses portes!". Haha! Très amusant.

En bref les nouvelles, prises une par une sont plaisantes malgré les petits défauts qui sont tout de même plaisants et drôles. Les marques aussi, puisqu'elles font partis du recueil au même titre que les personnages (et oui). Tout cela est fait exprès et c'est bien cela qu'il faut comprendre, au risque d'avoir une crise de nerfs pour les plus sensibles. Personnages réalistes (sauf le revenant et ce débauché de rockeur) et description de haut niveau, très pratique pour qui n'est même pas capable de situer correctement la Tour Effel (je ne me vise absolument pas). Un auteur à suivre et qui pousse à avoir envie de voir ce qu'elle vaut en roman! Premier roman qui sortira le 21 septembre 2011.



Aucun commentaire: